La légende de Pkharmat 

Légende et explication

rédigé par Oezda Qam

La légende de Pkharmat le voleur du feu est répandue bien au delà du Caucase avec ses variantes.

Dans cet article, je vous propose la traduction de la légende selon Zulay Khamidova, avec l’explication de la légende par Michael Berman

La légende du voleur du feu

Je vais vous raconter depuis quand la neige éternelle tombe sur le sommet du Bashlam, depuis quand les larges plaines et les pentes des montagnes sont couvertes d’herbes odorantes et de fleurs multicolores.

Il y a très longtemps, dans les temps anciens, les hautes montagnes que vous voyez étaient encore plus hautes. Autrefois, sur ces sommets, il n’y avait ni neige ni glace, comme c’est le cas aujourd’hui, mais de belles herbes et fleurs; tandis que la neige et la glace éternelles gisaient dans les gorges profondes, sur les pentes des montagnes et sur les vastes plaines.

A cette époque, nos ancêtres, les Nart-Orstkhoys, vivaient dans les gorges, dans des grottes et dans de hautes tours. Ils étaient grands, comme ces montagnes, et leurs chevaux étaient également géants.
Les Nart-Orstkhoys étaient forts comme les ours, courageux comme les loups, agiles comme les tigres et rusés comme les renards. Ils brisaient facilement des rochers entiers et les jetaient les uns sur les autres. Les montagnes et le ciel tremblaient à leurs cris.
Mais néanmoins ils étaient faibles parce qu’ils n’avaient pas de feu.

Sela était impitoyable. Il était le souverain du ciel et était en charge du feu.
Pourquoi le pouvoir lui était nécessaire, s’il n’était d’aucune utilité pour les gens?
Pourquoi le pouvoir lui était nécessaire, s’il apportait au peuple souffrance et malheur ?

Afin de montrer sa puissance, Sela avait l’habitude de s’asseoir sur des chars de feu et rouler sur les hauteurs célestes, soulevant un terrible grondement, comme si la voûte céleste se brisait en morceaux.

Le ciel de cet endroit où vivait Sela était toujours couvert de nuages. Sela remplissait les nuages de pluie et les renversait sur la terre. Et la pluie sous forme de grêle s’abattant sur le sol, apportait encore plus de chagrin et de désastre à la population.
Souvent, Sela prenait dans ses mains un arc-en-ciel, tissé de lumière et de feu, et le jetait sur la terre brûlant tout autour.
Le bien et le mal étaient entre les mains de Sela. Les gens recevaient le bien avec beaucoup de difficulté, mais Sela distribuait le mal sans relâche.
Entre le ciel et la terre, il y avait une hostilité permanente !
Entre Sela et le peuple, il y avait une lutte cruelle continuelle!
Plus les adversités et les malheurs augmentaient pour les Nart-Orstkhoys, plus Sela était heureux. Plus Sela était heureux, plus Sata devenait triste. Sata voulait vraiment aider les Nart-Orstkhoys, mais elle avait peur de Sela.

Le puissant Nart Pkharmat vivait dans les montagnes à cette époque. Il travaillait dans sa forge et servait le peuple. C’était un artisan habile.
Pkharmat était modeste, généreux et travailleur. Il réfléchissait beaucoup à la manière d’alléger la vie des gens. Il avait l’habitude de réfléchir à la façon de prendre le feu de Sela et de le donner au peuple. Sela ne souhaitait pas donner le feu au peuple.

Depuis sa naissance, Pkharmat avait l’habitude d’apprendre des autres ce qu’il y a de meilleurs, leurs connaissances et leur sagesse.
Son cheval, Turpal, errait librement sur les pentes de la montagne. Les Narts disaient à Pkharmat:
«Un cheval doit être tempéré entre les mains de son propriétaire, mais être un héros au combat. Pourquoi ton cheval marche-t-il librement? »
«Mon cheval a été tempéré. Le temps viendra où il vous apportera le feu du ciel » répondait Pkharmat.

Un jour, Pkharmat appela son cheval. La gorge de l’Argun et les montagnes tremblaient à son appel. Cet appel réveilla Sela et le fit se retourner. Le cheval, paissant dans les montagnes, entendit la voix de son maître et répondit par un hennissement.
Rapide comme l’éclair, le cheval vint au galop à l’appel de Pkharmat.

Pkharmat prit un gourdin dans ses mains, vêtu d’une chemise en cotte de mailles, attacha à sa ceinture un carquois avec des flèches, mit sur son bras un bouclier de peau de bison, accrocha un arc à son cou, s’arma d’un sabre et saisit dans sa main une lance avec une pointe de cuivre.
Pkharmat sella son cheval Turpal, bu une corne de Tur pleine avec le souhait: «Que mes jambes se tiennent fermement comme dans le goudron, et mes mains comme dans la pâte». Il s’assit sur son cheval et se dirigea là où personne n’allait et dont personne ne revenait.

Les Nart-Orstkhoys ont dispersé du mil derrière Pkharmat, pour que son voyage soit réussi, ils ont rempli un mortier d’orge, pour qu’il puisse s’y rendre facilement et librement, et revenir rempli !
Pkharmat a voyagé longtemps. Il a passé sept jours et sept nuits en voyage. Il passa sept gorges et montagnes.
Enfin, il monta jusqu’aux gorges de Bashlam. Bashlam reposait son sommet contre le ciel dans lequel vivait Sela. Le sommet de Bashlam était couvert d’herbes odorantes et regorgeait de fleurs.
Sata était descendue sur ce sommet pour se reposer. Sela-Sata, la femme de Sela, était la mère des Nart-Orstkhoys. Se transformant en oiseau blanc et rencontrant Pkharmat, elle lui dit d’une voix humaine: «Eh, puissant Nart! De toute évidence, vous avez grimpé au sommet du Bashlam avec une arrière-pensée! ». «Probablement, bel oiseau, j’ai grimpé au sommet du Bashlam avec une arrière-pensée. Je suis venu pour prendre, pour le peuple, une braise ardente allumé du foyer céleste. Je ne partirai pas sans cela », a déclaré Pkharmat.
« Pour celui qui fait de bonnes affaires, la route doit être chanceuse », a déclaré Sela-Sata. Puis elle a demandé: « Votre cheval est-il rapide? » «Mon cheval est plus rapide que le vent», répondit Pkharmat. «Et votre cheval est-il fort? «Là où son sabot frappe, un souffle jaillit». «Et êtes-vous fort vous-même? «Dans mes mains, le bronze froid devient plus doux que la résine et la cire».
Sela-Sata expliqua à Pkharmat comment se rapprocher du foyer de Sela et comment y attraper une braise ardente.

«Sela dort maintenant. Comme le vent, se précipitant, laissez votre cheval sauter par-dessus le foyer. Et à ce moment, penchez-vous, attrapez un tison et conduisez votre cheval directement au sommet de Bashlam. Il faut se méfier! Sela est terrible, Sela est cruelle! S’il se réveille, vous ne partirez pas vivant et vous n’apporterez pas le feu. ».

Pkharmat s’exécuta comme Sela-Sata lui avait indiqué. Au galop, le cheval de Pkharmat sauta par-dessus le foyer de Sela. Pkharmat se pencha, saisit une braise brûlante et dirigea son cheval vers le sommet du Bashlam.
Le cheval de Pkharmat galopait si vite que la braise dispersait des étincelles tout autour, et derrière lui il y avait une traînée de fumée et d’étincelles.
Des étincelles atterrissant au nez de Sela le réveillèrent. Sela vit que le courageux Nart avait volé une braise enflammée de son foyer. Il compris que l’homme, en prenant le contrôle du feu, deviendrait puissant et audacieux et pourrait se soulever contre lui. L’homme avait pris possession d’une grande force.
Sela prenant peur poursuivit le Nart. Au début, Sela ouvrit un récipient dans lequel la nuit noire avait été introduite. Tout autour, il devint soudainement si sombre que Pkharmat ne put plus voir les doigts de ses mains, ni les oreilles de son cheval. C’était comme si Pkharmat et son cheval étaient devenus aveugles.
Ils étaient sur le point de tomber dans un précipice quand l’oiseau Sela-Sata vola devant et leur montra la route de sa voix merveilleuse.

Arrêter le Nart et son cheval dépassait les pouvoirs de la nuit noire. Sela ouvrit en suite son récipient rempli de l’ouragan qu’il envoya à la poursuite de Pkharmat. La nuit noire et l’ouragan épuisèrent Pkharmat et son cheval mais le merveilleux oiseau Sela-Sata les protégea du vent avec ses ailes et leur montra la route avec son chant.

Pkharmat vit que l’ouragan éteignait la braise enflammée dans ses mains. Et sans feu, il ne pouvait pas retourner sur terre. Il cacha la braise dans sa poitrine. Le terrible ouragan tournait autour des braves dans une danse mortelle, la nuit sombre l’aveuglait, et le tison caché lui brûlait la poitrine.
La terre se mit à trembler, les eaux de l’Argun sortaient de leur canal escarpé, et de puissants chênes, arrachés par les racines, volaient dans l’air comme des tiges d’herbe.

Sela réalisa que ni la nuit noire ni l’ouragan sauvage n’avaient le pouvoir d’arrêter le Nart et son cheval. Le Nart sortait indemne de la poursuite céleste. Puis Sela ouvrit un troisième récipient, rempli d’un gel cruel.
Le gel cruel fendit les rochers et empoigna les montagnes, mais Pkharmat sur son cheval avançait au galop.
Les craintes de Sela n’étaient pas vaines. Il vit comment le puissant Nart s’approchait du pied de Bashlam. Il approchait déjà d’un endroit sûr. Sela se mit en colère, saisit son arc-en-ciel ardent et commença à lancer des éclairs sur le Nart.

Les montagnes tremblaient sous la pluie de foudres. Des sources ont commencé à jaillir de la terre gelée. Les vagues de l’Argun, comme un troupeau effrayé de moutons, déferlaient sur les pentes des montagnes. D’énormes rochers se balançaient comme s’ils étaient vivants.

Il monta jusqu’à la grotte où les Narts l’attendaient. «Voici le feu pour vous!» dit-il aux Narts étonnés. «Dans chaque tour, dans chaque grotte, dans chaque forêt, allumez un feu! Qu’une grande flamme se lève! Il doit y avoir du feu dans chaque maison! Que la chaleur soit! Que la lumière soit! .. Que le feu ne s’éteigne jamais! Bonne chance à vous Narts! »

A ce moment-là, un terrible éclat retentit. Sela faisait rage… Le Ciel déclarait la guerre éternelle contre la Terre! L’homme déclarait une lutte éternelle contre Sela! Sela en colère menaçait le peuple!
Pkharmat dit aux gens: «Soyez heureux, je dois aller à Sela pour mon châtiment, et non vous. Soyez heureux! Ne vous affligez pas pour moi! »

Le courageux Nart Pkharmat retourna à Bashlam pour rencontrer les éclairs, le gel, l’ouragan et la nuit noire. Au-dessus de sa tête, les éclairs retentissaient, l’ouragan le secouait, le gel attaquait ses mains et ses pieds. Le furieux Sela ne se calmait pas.
Lorsque Sela, sur le sommet nuageux du Bashlam, vit le Nart venir à lui, remit l’ouragan, le gel et la nuit dans les récipients. Des plaines, des gorges et des pentes des montagnes, le froid, la neige éternelle et la glace montaient lentement à Bashlam après Pkharmat. Le sommet du Bashlam s’est retrouvé prit par la neige et la glace.

Sela cria: «Que le feu et la chaleur volés par vous au ciel deviennent votre souhait pour l’éternité!»

Sela envoya son fidèle serviteur, le borgne Uzhu avec des chaînes de fer à Pkharmat. Avec ces chaînes, Uzhu enchaîna Pkharmat au sommet du Bashlam.
Le froid, la neige et le gel, que Sela avait invoqué pour tourmenter Pkharmat, commencèrent à geler et à saisir le sommet du Bashlam pour toujours.
Le feu apporté par Pkharmat a réchauffé toute la terre, les plaines, les pentes des montagnes, les gorges profondes sont devenues épaisses d’herbes odorantes et de fleurs multicolores.
Chaque matin, le roi des oiseaux, Ida, entre en vol, s’assoit sur les genoux de Pkharmat et répète une seule et même chose: «Oh, malheureux Pkharmat! Oh, Pkharmat pécheur! Vous ne regrettez pas votre action? Si vous le regrettez, je ne vous toucherai pas, mais sinon, je mangerai votre foie!
Malgré les terribles tourments qui l’attendent, Pkharmat répond une seule et même chose: «Non, je ne le regrette pas! J’ai donné du bonheur aux gens, j’ai donné aux gens de la chaleur et de la lumière! Vous ne pouvez pas regretter le bien que vous avez fait! »
Puis le roi des oiseaux, Ida, aiguisant son bec d’acier contre un silex, picora le foie de Pkharmat sans que celui-ci n’émette le moindre gémissement, ou que les larmes ne montent à ses yeux. Il endure les terribles tourments et souffrances avec endurance et courage.

Depuis cette époque, nos hommes Nart-Orstkhoy ne pleurent plus. Depuis cette époque, la neige et la glace éternelle reposent sur les sommets des montagnes, et l’ouragan fait rage.

Après que Sela ait enchaîné Pkharmat au sommet du Bashlam, il y a rassemblé le gel, la neige et l’ouragan, afin qu’ils ne cessent de tourmenter Pkharmat, afin que Pkharmat ne cesse de désirer la chaleur, le feu.

Depuis ces temps sur les vastes plaines, dans les gorges profondes et sur les pentes des montagnes, les herbes odorantes poussent et les belles fleurs abondent. Depuis ces temps sur la terre, il y a chaleur, abondance et lumière.

C’est Pkharmat qui a donné de la chaleur aux gens! Pkharmat est enchaîné au sommet du Bashlam. Il endure des tourments éternels, mais il est immortel! Le héros ne meurt pas! Le héros vit pour toujours !

Pkharmat, une légende partagée

En lisant la légende de Pkharmat, certains auront forcément une impression de « déjà-vu ». Et effectivement, cette légende n’est autre qu’une variante de la légende de Prométhée, le voleur du feu chez les grecs.

Epiméthée, le frère de Prométhée, avait à charge de répartir les qualités et attributs entre les hommes et les animaux. Mais Epiméthée portant bien son nom (celui qui réfléchit après coup), donna tous les bons attributs aux animaux et laissa l’homme dépourvu, vulnérable.
Prométhée enseigna donc à l’homme les arts d’Athéna et lui obtint le feu. Mais Zeus s’irritant des capacités acquises par l’homme et profitant d’une tromperie par Prométhée, qui favorisait les hommes aux dieux, il décida de se venger sur les hommes, notamment en leur retirant le feu.
Sans le feu, les hommes étaient trop vulnérables, et Prométhée se donna pour mission de leur rendre le feu.

Selon une version, il se rendit à Athéna, lui demandant de l’aider à pénétrer dans l’Olympe. Volant le feu de l’Olympe, il retourna sur Terre et le donna aux hommes. Mais Zeus apprenant cet acte jura de se venger de Prométhée et des hommes.
L’enchaînant à un rocher au sommet de la montagne du Caucase, il le châtia à se faire dévorer son foie par « L’aigle du Caucase », tous les jours, subissant une souffrance continuelle. Malgré tout, Prométhée continuait de défier Zeus, jusqu’au jour où ce dernier autorisa Héraclès à le délivrer de son tourment.

Cette légende du vol du feu n’est pas propre, ni aux Grecs, ni aux Tchétchènes et Ingouches. En fait, elle se retrouve pratiquement à l’identique chez d’autres peuples du Caucase, tels que les Circassiens pour ne citer qu’eux. Le dieu surpuissant, contrôlant la foudre, la figure féminine qui vient en aide, sans oublier bien évidemment la quête de ce héro et son châtiment, les légendes correspondent.

Mais plus que le simple Caucase (ou les Grecs), ce « phénomène », qui serait appelé « Vol Sacré », est propres à de nombreuses, si ce n’est toutes, les populations à la culture archaïque.
Ce n’est pas toujours un feu qui est volé, mais on retrouve globalement le même schéma. Un bien essentiel est dérobé par un héro, aidé et guidé, dans le but de venir en aide aux démunis.

Mais dans le cas de cette légende qui se retrouve presque à l’identique chez les Caucasiens et dans la mythologie Grecque, il s’agit bel et bien de la même légende emprunté à un peuple. Selon John Colarusso, traitant de la parallèle entre le Prométhée Circassien et le Prométhée Grec, l’origine de cette légende est très probablement Caucasienne puisqu’elle est très centrée autour de cette région.
Je ne suis pas parvenu à trouver quel peuple du Caucase est à l’origine de la légende, cependant au niveau des unités phraséologiques de la langue (ensemble des expressions, locutions, collocations et phrases codées dans la langue générale), ce mythe du voleur de feu serait le plus prononcé chez les Tchétchènes.

Pkharmat, l’allégorie du Chaman

Les légendes, à travers leur surnaturel et exagérations, font généralement écho à des notions, des événements, des choses bien réelles. C’est pourquoi il est important de chercher le sens des légendes pour comprendre le message qui est transmis.

Michael Berman a tenté lui aussi d’expliquer la légende de Pkharmat (ainsi que d’autres légendes tchétchènes), mais il y a une notion en particulier qui m’a semblé plus importante dans son explication.

Pkharmat, en plus d’être un puissant Nart, était aussi un forgeron au service du peuple. Pour Berman, il ne fait aucun doute. Pkharmat est la représentation du chaman.
Outre le fait que, tout comme le chaman, Pkharmat servait le peuple, la profession de forgeron qu’il occupe serait liée au chaman. Selon certaines cultures, le chaman aussi serait un maître du feu, capable de marcher sur le feu, d’avaler une braise ardente, ou encore de tenir du fer rouge. Et la profession de Pkharmat n’est pas choisis au hasard puisque Pkharmat signifie littéralement « forgeron du pays ».

Bien évidemment, le rapprochement entre Pkharmat et le chaman ne se résume pas à ça. Tout au long, les attributs du chaman se retrouvent en ce Nart. Par exemple, Pkharmat se distingue de ses confrères par sa taille et sa force, tout comme le chaman se distingue de ses confrères par ses capacités. Ayant la capacité de communiquer avec les esprits, le chaman intercède auprès de l’au delà, le monde des esprits, en faveur des humains. Son voyage vers l’au-delà peut impliquer de surmonter des barrières, à l’aller mais aussi au retour. Pkharmat, pour venir en aide aux hommes, doit atteindre le sommet de la montagne pour atteindre l’au delà, le foyer de Sela, le dieu du tonnerre.

Durant son périple, Pkharmat rencontre Sela Sata, et se dessine là encore un nouvel attribut du chaman. Sela-Sata se transformant en un oiseau, Pkharmat est tout de même capable de communiquer avec elle, tout comme le chaman serait capable de communiquer avec les animaux. C’est grâce à Sela-Sata que Pkharmat parviendra à dérober le feu sacré et remplir son devoir qui est de servir le peuple.

Mais venir en aide au peuple a un lourd prix, et Pkharmat est condamné à être enchaîné seul à un rocher au sommet de la montagne et se faire dévorer le foie continuellement. Mais il n’a aucun regret, puisqu’au fond c’est là le rôle du chaman. Accepter de vivre en marge de la communauté, seul, c’est paradoxalement la seule manière pour le chaman de remplir son rôle, venir en aide à sa communauté.